Le parfum du bonheur est plus fort sous la pluie
Mes chroniques

« Le parfum du bonheur est plus fort sous la pluie »

Il est des histoires qui transpercent le coeur. Les livres de Virginie Grimaldi font souvent partie de celles-là. À petit pas, sans faire de bruit, mot après mot, elle nous souffle des instants de vie. Parfois très drôles. Parfois d’une émotion infinie. Mais toujours avec une justesse désarmante. À croire qu’elle a déjà vécu mille vies en moins d’une seule… Elle reviendra très souvent colorer les colonnes de ce blog, mais pour l’heure, j’ai envie de vous parler du premier livre que j’ai découvert d’elle (bien qu’il fut le troisième publié) : « Le parfum du bonheur est plus fort sous la pluie ».

Le début d’une fin

Sept pages. C’est le temps qu’il aura fallu à l’auteure pour nous donner une claque. On pense partir sur une histoire légère, un peu feel good, et patatra (comme on dit chez moi), le couperet tombe avec violence et talent : la vie de Pauline vient de basculer dans le néant.

« Je veux qu’on divorce. »

Cinq mots. Deux secondes. Une phrase.

Il ne faut pas grand-chose pour qu’une vie bascule.

La souffrance s’impose, invité mystère auquel on ne s’attend pas. Notre coeur se fend pour Pauline, cette femme qui pourrait être chacune de nous. Son âme soeur l’a quittée, la vie continue pour son fils, mais comment faire face quand on a perdu une partie de soi-même : son autre, son tout.

Au fond du gouffre, Pauline ne se sépare jamais de son humour. Merci l’auteure qui sait si bien rendre la tristesse moins moche. Ça aurait pu sombrer dans le glauque et la déprime, mais pas du tout. Une forme de tendresse et de bienveillance enveloppe chaque mot, page après page. Le tout teinté de pensées aussi véridiques qu’imagées. Et dans lesquelles on se retrouve, immanquablement.

J’adore ce passage où elle parle si justement de ce que c’est d’être mère.

Pour mon enfant, je suis prête à tout. Je peux manger froid, regarder Nemo un milliard de fois sans avoir envie de le transformer en poisson pané, céder la dernière bouchée de mon plat préféré, laisser les fourmis envahir mes bras parce qu’il s’est endormi contre mon épaule, accrocher des pare-soleil Cars dans la voiture, me lever cent fois la nuit sans retrousser les babines, écouter René la Taupe en boucle, m’extasier devant un collier de nouilles, sourire quand il me réveille avec un doigt dans l’oreille, manger des légumes, rester zen quand mon téléphone tombe dans la cuvette des toilettes, accueillir de la pâte à modeler dans les cheveux, passer des heures au parc, nettoyer d’autres vomis que les miens, accepter que les jouets s’incrustent dans la décoration, me transformer en cheval, en canapé, en trampoline, en toboggan, crier silencieusement quand je pose mon pied nu sur un jouet la nuit, accepter que quelqu’un me pince les « titis » en rigolant, supporter mes vergetures et le flan qui ont remplacé mon ventre plat, annuler un week-end génial parce que la varicelle s’est invitée, remplacer les gros mots par des ridicules mots, applaudir un pipi dans le pot, faire parler une peluche.

Je ne supporterais pas qu’il soit malheureux.

Drôle et tellement vrai.

Parce qu’au fond, c’est ça aussi, l’histoire de ce livre. Entre moments de vie et souvenirs épistolaires, il raconte avant tout une reconstruction, mais aussi une famille qui, malgré les distances et les divergences, se serre les coudes à sa manière. Art délicat d’être à la fois un parent mais aussi un enfant. Pour le meilleur et pour le pire.

Un hymne à la force intérieure

C’est là où j’aime profondément l’écriture de Virginie Grimaldi. Au fur et à mesure de l’histoire, elle nous dévoile bien plus que la petite vie de Pauline, Jules et Ben. Elle nous parle de force, de lutte intérieure pour survivre, de combat pour se retrouver soi-même. Elle nous parle du chemin pour réinventer une forme de bonheur, plus mûr et plus réaliste que celui qu’on s’imagine quand on est jeune. Elle nous parle de comment les blessures de l’existence, au lieu de nous mettre à terre, doivent nous rendre encore plus conscients de la beauté que renferme chacun de ses instants.

En témoigne déjà l’épigraphe signé du grand Bob Marley :

« Tu ne sais jamais à quel point tu es fort, jusqu’au jour où être fort reste la seule option. »

Bob Marley

Mais aussi une des plus belles phrases du livre, selon moi :

« Vous avez de la chance d’avoir vécu une épreuve. Vous faites maintenant partie de ceux qui savent voir l’essentiel. »

Quelques mots si bien trouvés pour exprimer une telle vérité. Difficile de ressentir à quel point c’est vrai quand la vie ne nous a pas encore fait assez mal. Mais pour les cabossés, les écorchés, les déchirés de l’existence, ces mots prennent une saveur tellement particulière…

Une histoire qui résonne

Vous l’avez bien compris, je suis une fan incontestée de l’auteure. J’aime sa plume par dessus tout, son humour aussi, et ce regard si particulier qu’elle porte sur les choses de la vie. On lit toujours un peu de notre histoire quand on lit du Virginie Grimaldi. Mais c’est encore plus vrai pour « Le parfum du bonheur est plus fort sous la pluie ». Maintenant que j’ai lu tous ses romans et que je peux le resituer dans un tout, je m’aperçois qu’il est encore plus profond, plus fort, plus universel que les autres. Elle nous a visiblement livré un bout d’elle même dans ces pages, et ça, ça ne trompe pas. Ça ne trompe jamais. Rien de tel que la véritable authenticité pour nous renverser l’âme.


Et vous, l’avez-vous lu ? Qu’en avez-vous pensé ? J’ai hâte de connaître votre ressenti dessus alors n’hésitez pas à m’en dire plus en commentaires !

1 réflexion au sujet de “« Le parfum du bonheur est plus fort sous la pluie »”

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